Les huiles essentielles et l’art de bien les reconnaître
Les huiles essentielles sont aujourd’hui utilisées de manière systématique (on en trouve dans toutes les boutiques de bien-être, de grosses entreprises telles qu’Aroma-Zone se sont installées et sont un vrai succès, des recettes pullulent sur internet..) et pourtant, leur utilisation scientifique reste méconnue.
Une huile essentielle, qu’est ce que c’est ?
Issue de la distillation des sucs de plantes, elle est un liquide qui porte une concentration extraordinaire en principes actifs. Elle est donc à la fois un poison, et à la fois un remède.
Lorsque l’on suit la devise d’Hippocrate “la dose fait le poison”, on comprend assez rapidement la parcimonie nécessaire à l’administration de tout produit de soin. Ce n’est pas parce qu’un produit est dit “naturel”, qu’on peut l’utiliser à outrance sans effets sur la santé. Au contraire, les plantes et extraits de plantes étant à l’origine des médicaments chimiques d’aujourd’hui (le saule pour le doliprane au départ, par exemple), elles sont des bombes vivantes qui peuvent, utilisées sans responsabilité, devenir très dangereuses.
En effet, dans le cas des huiles essentielles, quelques précautions sont vitales :
Tout d’abord, se renseigner sur les taxonomies (le nom latin de la plante est plus important que celui écrit en français : vous comprendrez plus tard)
Ensuite, bien noter les posologies : une huile essentielle peut brûler facilement l’épiderme
Ne consommer l’huile en interne que sous avis médical
Toujours faire des tests d’allergie dans l’avant-bras avant d’utiliser l’huile.
Il est aussi très important de se renseigner sur la source de cette huile : quelle distillation ? Dans quelles conditions ? Quel type de culture pour la plante ?
Cela donnera des indices sur la qualité de cette huile essentielle, et sur ses effets.
Ainsi, vous comprenez aisément par ces indications que l’utilisation d’une huile essentielle n’est pas à prendre à la légère. Il faut respecter des posologies bien précises, et toujours se renseigner sur le nom exact de la plante choisie pour cette huile. (Le mieux est de directement s’adresser à son thérapeute pour bien choisir le laboratoire).
Pour exemple particulièrement intéressant :
Nous connaissons tous en Europe occidentale le thym (ou thymus vulgaris), utilisé comme aromate, trouvable dans beaucoup de jardins, il est un indispensable de la cuisine méditerranéenne. Pour autant, en aromathérapie, le thym peut être extrêmement dangereux.
Je m’explique : Comme pour toute plante, le thym a différentes variétés, certaines sont en effet particulièrement thérapeutiques, et d’autres peuvent être toxiques.
Ainsi, on vous dira aisément sur une recette toute faite d’un site de “recettes naturelles pour bonnes femmes”, (c’est évidemment de l’humour), “prenez une huile essentielle de thym pour vous dynamiser et atténuer vos problèmes de foie, dûs à certains excès saisonniers.
Ok.. mais laquelle ?
En fait le thym possèdes plusieurs “races chimiques”, et parmi elles : le thym à thymol et le thym à thujanol.
Le thym, malgré son apparence semblable d’un plant à un autre, synthétise différents composants aromatiques : ainsi, le thym à thymol est un très bon anti-infectieux, mais est dermocaustique et hépatotoxique. (en somme : il vous créera, sur le long terme, plus d’effets négatifs que positifs, et surtout, est particulièrement violent pour le foie).
Au contraire, le thym à thujanol est un puissant anti-infectieux, mais est aussi favorable aux cellules hépatiques.
Ainsi, vous voyez que d’une huile à une autre, les effets peuvent être ou très positifs, ou particulièrement délétères sur votre santé.
Là est la nécessité de vous faire accompagner par un thérapeute agrémenté et éclairé, et non pas de vous auto-médicamenter sans conseil thérapeutique.